Élus de toutes tendances (ou presque) et habitants marchent contre la prison

Élus de toutes tendances politiques (sauf ceux de la majorité présidentielle), parlementaires, président du Conseil Départemental, président du Territoire Grand Paris Sud Est Avenir (GPSEA), maires, conseillers municipaux et habitants étaient venus en nombre pour dire « Non à la prison de Noiseau » lors de la marche organisée par la ville de Noiseau, samedi 29 mai.

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Marche contre la prison de Noiseau

Et pour tous, c’est le mépris des plus hautes instances de l’État qui reste incompréhensible. « Lors du grand débat national, le Président de la République avait promis que rien ne se ferait contre l’avis des maires, insiste Yvan Femel, maire de Noiseau. Or, aucune concertation ne s’est faite pour ce projet de prison à Noiseau que j’ai appris par la presse en novembre 2018 ». Pire encore : il y a 2 ans et demi, la prison devait faire 700 places, elle en compte désormais 800 ! Sans que personne n’ait été prévenu de cette « inflation » de places…

« Il ne s’agit pas d’être pour ou contre des prisons nouvelles, martèle Marie-Carole Ciuntu, maire de Sucy, vice-présidente du Conseil Régional qui parlait en son nom mais également en celui de Valérie Pécresse. La question c’est : pourquoi mettre des prisons dans des villes qui n’en veulent pas quand d’autres comme Châlons-en-Champagne ou la Roche-sur-Yon en réclament. Il y a davantage de villes qui souhaitent une prison que de projets de construction. Surtout que le département a déjà la prison de Fresnes, qui est une honte. Nous attendons de l’État qu’il la rénove avant de penser à construire un autre grand centre carcéral. La Région a d’ailleurs proposé de cofinancer cette rénovation. Notre département n’a pas vocation à cumuler les places de prison dont Paris ne veut pas ».

Un constat qui irrite également le sénateur LR Christian Cambon : « le Val-de-Marne ne veut pas être l’office des beaux quartiers ! Pourquoi ne pas envisager d’implanter cette prison sur les 54 ha de la ZAC des Batignolles, à deux pas du nouveau Tribunal de Grande Instance de Paris ? Il n’y aurait plus de difficulté de transports (notamment pour les transferts de prisonniers) alors que les transports posent problème dans notre département et à Noiseau en particulier ».

Christian Favier, président du Conseil Départemental, lui, a réaffirmé sa solidarité avec Noiseau et le territoire « pour obtenir l’abandon de ce projet gouvernemental absurde, un projet ni utile, ni attendu ». 

Et le sénateur Laurent Lafon de conclure en trois questions / réponses : la Ville de Noiseau a-t-elle un projet pour ces terrains ? Oui. D’autres villes sont-elles intéressées par une prison ? Oui. Noiseau veut-elle de la prison ? Non. Pourquoi s’obstiner ? Alors que d’autres départements reçoivent des millions en vue des JO, pour des structures ou des voiries, le Val-de-Marne reçoit une prison ! ».

Pour tous les élus présents à la manifestation, la détermination est intacte : « les combats qu’on perd sont ceux que l’on n’a pas menés » a lancé Marie-Carole Ciuntu sous les applaudissements. Avec une détermination sans faille, les élus assurent qu’ils ne baisseront pas les bras : c’est désormais au Président de la République qu’ils entendent s’adresser.  « À force d’y être allé pour plaider notre cause, je connais par cœur les couloirs du Ministère de la Justice, affirme Yvan Femel. Je suis prêt à en faire autant à l’Élysée ! ».