Message de Père Boniface, curé de Sucy, à l'occasion de la fête de la Pentecôte
La fête de la Pentecôte est l'occasion de se rassembler dans nos églises pour prier. Comme nous le savons, chacun doit respecter les gestes barrières ; la distanciation d’un mètre au moins (sauf personnes vivant sous le même toit) ; le port du masque obligatoire à partir de 11 ans (possibilité de l’enlever pour recevoir la sainte communion) ; les mains désinfectées à l’entrée ; le respect de la signalétique.
Vu que cette fête de la Pentecôte rassemble beaucoup de paroissiens d'ici ou d'ailleurs et pour nous y aider, des équipes d'accueil ont aménagé les églises, ce qui diminue le nombre de places. Les prêtres ont ajouté des messes pour permettre à tous d'être accueillis tout en respectant les mesures sanitaires.
Voilà donc les horaires avec le nombre de places :
Eglise St Martin
- Samedi soir à 18h = 70 personnes
- Dimanche à 11h30 = 80 personnes
Eglise Ste Jeanne
- samedi soir 18h = 50 personnes
- dimanche à 11h30 à 50 personnes
Eglise Ste Bernadette
- dimanche à 10h = 70 personnes
- dimanche soir 18h = 50 personnes
Nous nous souviendrons longtemps de ce 8 mai 2020, si particulier à plus d’un titre.
Ce 8 mai si particulier, marque le 75ème anniversaire de la fin de la Seconde guerre mondiale et de la libération des camps de concentration. C’était la libération, nous sortions de cinq années d’horreur, de douleur, de terreur. Nous n’oublierons jamais cette liberté et ce bonheur retrouvés : nous les devions à tous ces combattants, à tous ces résistants qui ne renoncèrent, jamais, à se battre jusqu’au sacrifice de leur vie. Avec la libération, nous découvrions la barbarie nazie dans toute son horreur, les camps de la mort et tout ce qu’avait enduré et souffert les juifs d’Europe.
Ce 8 mai si particulier car pour la première fois les différentes confessions religieuses de Sucy-en-Brie ne pourront célébrer ensemble cet anniversaire. C’est confiné dans nos « chez soi » que nous ferons mémoire de ceux qui sont morts pour vaincre le fléau du nazisme et reconquérir notre liberté.
Paradoxe de ce mois de mai 2020, nous fêtons, aussi, les 70 ans de la déclaration de Schuman, déclaration prophétique qui préfigurait les futures bases de l’Union européenne : « L'Europe ne se fera pas d'un coup, ni dans une construction d'ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d'abord une solidarité de fait. Le rassemblement des nations européennes exige que l'opposition séculaire de la France et de l'Allemagne soit éliminée. L'action entreprise doit toucher au premier chef la France et l'Allemagne. » . Comment passer de la défiance à la confiance ? Telle était la question qui nous était posée.
Il en est de même avec cette crise du coronavirus qui en nous mettant au pied du mur nous pose les questions suivantes :
Comment passer du repli individualiste à un engagement collectif ?
Comment passer de la peur à la solidarité ?
Comment renforcer la fraternité par temps de malheur ?
Nous avons découvert, à cette occasion, que ce qui fait tenir la société française repose sur la fraternité. Fraternité qui est au cœur de notre vivre ensemble car « La cité de l’homme n’est pas uniquement constituée par des rapports de droits et de devoirs, mais plus encore, et d’abord, par des relations de gratuité, de miséricorde et de communion. » .
Puissions-nous chérir cette fraternité qui figure sur les frontons de nos édifices publics afin qu’elle se vive dans nos familles, nos quartiers, notre cité.
Les communautés juives La communauté musulmane La communauté protestante
La communauté catholique La communauté orthodoxe
Puisque que nous n’avons pas pu célébrer la cérémonie interconfessionnelle du 8 mai nous partageons avec vous un poème et une prière.
Poème : écrit en temps de crise sanitaire, poème qui aurait, aussi, pu être écrit à la libération :
« Quand nous sortirons de ce temps d’exilés,
Il nous faudra reconstruire ce qui a été ravagé.
S’offrira peut-être l’utopie d’une autre société
Où la vie et la fraternité deviendront priorité »
Prière : pour le temps présent :
Seigneur, donne-nous de tenir le passé sans être tenu par lui,
de vivre en mémoire et non en nostalgie, de garder fidélité et non en rigidité.
Donne- nous de tenir le présent sans être absorbé par lui,
de discerner les signes ; de vivre de décisions et non de reports.
Enlève en nous le tourment de l’ailleurs et de l’autrement ; donne-nous la saveur de l’ici et du maintenant car toi tu es un Dieu qui parle dans le présent.
Donne –nous de tenir l’avenir sans convoiter son illusion, ni redouter sa venue.
Tu es le Dieu qui met le temps à disposition de notre mémoire, de nos choix et de nos espérances.
Que ton esprit nous accompagne qu’il éclaire notre intelligence et renouvelle nos forces...
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