LE FRELON ASIATIQUE
Un insecte dangereux
Le frelon asiatique a été introduit par erreur en 2004. Un seul individu, une femelle originaire de Chine, serait à l'origine de la fulgurante conquête d'une partie du territoire européen par le frelon asiatique, selon les conclusions d'une étude publiée par des chercheurs français, le 24 mars 2015, dans la revue "Biological invasions".
Inscrit sur la liste des dangers sanitaires de deuxième catégorie, par arrêté du ministère en charge de l'agriculture daté du 26 décembre 2012, le frelon asiatique continue sa progression. Une éventuelle révision du statut et le passage de ce danger sanitaire en catégorie 1 avait été envisagée en 2014 afin d'obtenir une action plus forte.
Le cycle de vie du Frelon asiatique
En février-mars, c'est la fin de l'hibernation ; les reines fondatrices commencent un nouveau nid. Elles pondent et veillent leurs premières larves qui deviendront des ouvrières. En mai, les premières ouvrières s'activent à développer le nid. En juillet c'est l'apogée jusqu'en septembre-octobre où les reines et les mâles quittent le nid, celui-ci s'éteignant dans les semaines suivantes.
À l'automne, les reines, fécondées, partent hiberner. Elles peuvent se mettre entre l'écorce et le tronc du bois sec, comme les bûches de cheminées, par exemple. Les mâles, quant à eux, ne reviendront pas, car ils ne survivront pas à l'hiver. Au printemps suivant, les reines construisent un nouveau nid et reproduisent le cycle.
L’habitat du frelon
Le nid est construit en hauteur, à plus de 10 mètres dans 75% des cas observés en France, sur un arbre. Édifié en plusieurs étapes très étudiées et toujours dans le même ordre. Il est constitué d'écorces et de bois tendre ; les morceaux sont mâchés, imbibés d'eau, de salive, pétris grâce aux mandibules.
Les boulettes ainsi formées donnent de la pâte qui est étalée en plusieurs couches ressemblant à du carton. Ayant besoin de beaucoup d'eau à la fois pour construire son nid mais également pour nourrir ses larves, le frelon asiatique s'installera toujours près d'un point d'eau (rivière ou fontaine). À l'automne, le nid sera définitivement laissé à l'abandon. UN NID DÉCOLONISÉ N’EST JAMAIS RECOLONISÉ L’ANNÉE SUIVANTE !
Une alimentation qui déséquilibre la biodiversité
Le frelon asiatique se nourrit de protéines qu'il trouve dans la chair des insectes, et notamment des abeilles. Il agresse ses proies en les attendant en vol stationnaire devant la ruche, les décapite, les dépèce sans pitié et ramène le thorax riche en protéines pour nourrir ses larves.
Un frelon asiatique tue une abeille en quelques minutes ; si plusieurs frelons s'y mettent, ils peuvent détruire une ruche en peu de temps. D'autant que ces abeilles éliminées revenaient pour alimenter la colonie. Une fois les gardiennes supprimées, le frelon asiatique pénètre dans la ruche pour s'attaquer au couvain et terminer son éradication. En Europe, il n'existe pas de prédateurs ou de régulateurs du frelon asiatique.
En éliminant autant les abeilles, le frelon asiatique est en train de déséquilibrer toute l'agriculture et bien plus encore. L'abeille étant pollinisatrice de plus de 20 000 espèces de plantes sur notre continent, dont 40% de fruits, légumes et oléagineux, nous nous devons de la protéger. L'abeille joue un rôle capital dans l'équilibre de l'écosystème. De l'orchidée dont elle est la seule pollinisatrice, aux plantes rares et à toute l'agriculture maraîchère, elle est indispensable à notre survie.
LA LUTTE CONTRE LE FRELON ASIATIQUE : L’AFFAIRE DE TOUS
Lutter contre le frelon asiatique par le piégeage des fondatrices
Le piégeage des fondatrices est très efficace pour empêcher la prolifération du frelon asiatique. Les fondatrices fécondées, parties hiberner, ressortent au printemps pour essayer de fonder une nouvelle colonie.
Le moment clé pour piéger les femelles fondatrices, se situe au sortir de l’hibernation jusqu’au début du mois de mai.
Dès les premières douceurs de mi-février (lorsque la température atteint environ 13°C), les femelles fondatrices sortent d’hibernation. Pendant quelques jours, elles se refont une santé si elles arrivent à trouver les sucres énergisants dont elles ont un besoin vital.
Chacune sera seule pour fonder une nouvelle colonie :
- Construire le nid (une alvéole chaque jour),
- Pondre (un oeuf chaque jour),
- Se nourrir et nourrir ses larves jusqu’à ce qu’elles deviennent nymphes, puis adultes ouvrières, 45 jours après la ponte de l’oeuf.
Pendant cette période, la fondatrice est seule à assumer la survie de sa colonie, c’est pourquoi, il est important d’intervenir à cette période.
Dès que les premières larves deviennent des ouvrières, la femelle fondatrice ne fera plus que pondre, jusqu’à 100 oeufs par jour et jusqu’à épuisement en automne.
Comment piéger les reines fondatrices ?
Lorsqu’elles quittent leur lieu d'hibernation, les fondatrices ont besoin de glucides pour se refaire une santé. Elles seront attirées facilement par des pièges, composés d'un mélange de bière et de grenadine par exemple. Le but est de piéger autant que possible seulement les frelons asiatiques et surtout pas les abeilles.
L’appât sélectif le plus efficace se compose de :
- Un quart de volume de sirop de grenadine ou de cassis, utilisé pur ;
- Un demi-volume de bière brune ;
- Un quart de volume de vin blanc (qui repousse les abeilles).
Le piège doit être rechargé en appât tous les 15 jours environ.
Selon la taille du jardin, le ou les pièges doivent être placés en hauteur, et en dehors des endroits assidûment fréquentés (terrasse, entrée de la maison, terrain de jeux des enfants). Lorsqu’un ou deux frelons sont pris au piège, ils émettront des signaux de détresse, attirant les autres frelons alentour.
Au bout d’un moment, le piège est saturé de frelons et ne fonctionne plus. Cependant certains frelons peuvent être encore vivants à l’intérieur. Il convient d’être très prudent pour éliminer le contenu du piège en le plaçant dans un seau, puis en le remplissant d’eau pour noyer les frelons. Après 24 heures, le contenu du piège peut être jeté à la poubelle. Plus le nombre de pièges sera élevé, moins le nuisible aura de facilités à proliférer en reconstituant de nouvelles colonies.
Des apiculteurs bénévoles référents en Ile-de-France
Pour lutter contre la prolifération du frelon asiatique, chaque département dispose d’un référent départemental (coordinateur) et de référents locaux. La liste des référents départementaux et locaux mandatés par la FROSAIF (Fédération Régionale des Organisations Sanitaires Apicoles d’Ile-de-France) est mise à jour régulièrement. Ce sont des apiculteurs
bénévoles qui peuvent être sollicité en cas de doute sur la présence de frelons asiatiques : https://www.frosaif.fr/F/index.php/referents.
Éradication des nids : des professionnels labellisés
La charte régionale de bonnes pratiques de destruction des nids de frelons asiatiques est un outil crée et géré par FREDON Ile-de-France. Elle permet de garantir une destruction efficace des nids de frelons asiatiques susceptibles de s’installer sur la région aussi bien sur le domaine public que sur le domaine privé.
Les désinsectiseurs, formés spécifiquement à la destruction de frelons asiatiques, interviennent selon un protocole reconnu au niveau national, qui prend en compte, tant les contraintes environnementales, que les conditions de sécurité requises indispensables lors d’une telle intervention.
La liste des entreprises 3D (Désinsectisation, Dératisation, Désinfection) ayant signé cette charte est régulièrement mise à jour https://www.frosaif.fr/F/index.php/informations
Une lutte du ressort des propriétaires
La lutte contre le frelon, et contre toute autre espèce exotique envahissante (EEE) peut se faire sans intervention d’un arrêté préfectoral.
Les destructions de nids de frelons asiatiques restent de la responsabilité du propriétaire ou de l’occupant des lieux, que ce soit à titre civil, au titre des risques portés sur le voisinage, ou d’un point de vue financier.
Le coût de la lutte revient aux collectivités sur des nids établis sur le domaine public et aux propriétaires du terrain sur les territoires privés.