« S’il n’y avait pas eu la possibilité de les faire vacciner à domicile, je ne sais vraiment pas comment nous aurions pu faire, évoque Charlotte, la fille de Geneviève, 74 ans, et Michel, 78 ans, tous deux dans l’impossibilité de se rendre dans un centre de vaccination. Pour nous la vaccination à domicile est primordiale. Nous en avions parlé à leur médecin, mais il n’avait pas de doses. La ville a vite et bien réagi pour nous permettre de les protéger. Comme mes parents étaient suivis par le SPASAD, ils nous ont contacté dès que la vaccination à domicile a été mise en œuvre ».
Comme à chaque intervention, la visite commence par un petit examen clinique effectué par Adolphe Montefiore, ancien médecin anesthésiste réanimateur et conseiller municipal délégué à la santé, qui a « repris du service » pour impulser cette initiative locale. Des visites qu’il effectue en binôme avec Claire, infirmière du SPASAD (Service Polyvalent d’Aide et des Soins À Domicile). « Depuis, les autorités sanitaires nous sollicitent régulièrement pour des retours d’expérience qui permettraient de lancer la même démarche dans d’autres villes du département ».
Du fond de son lit, alors que Claire s’apprête à lui injecter sa seconde dose, Michel plaisante, malgré un alitement qui dure depuis 2 ans : « je suis confiné pendant le confinement ! » avant de s’avouer rassuré de ne pas être vacciné à l’Astrazeneca.
Après chaque vaccination, médecin et infirmière patientent 15 minutes pour s’assurer que tout va bien. « Nous allongeons le délai si le patient a des soucis de santé particuliers », précise Adolphe Montefiore. Pour Geneviève et Michel, la première injection s’étant très bien passée, « je n’ai eu aucun effet secondaire », se souvient Michel, la seconde n’a été qu’une formalité, accomplie dans la bonne humeur.
« En général, nous comptons une heure par patient pour une vaccination à domicile, évoque Aldophe Montefiore, tandis que nous pouvons vacciner quelque 250 personnes par jour au centre ».
Il est temps de se rendre auprès du troisième vacciné de la matinée : Jean-Pierre, 72 ans, qui, suite à des soucis de santé n’est plus sorti de chez lui depuis 2015. « Même s’il ne sort plus, nous voulions qu’il soit vacciné car moi je sors, précise Nicole, 75 ans, qui partage sa vie. Je préfère qu’il soit protégé car cela pourra nous permettre de recevoir nos enfants, petits-enfants et même arrières petits-enfants que nous n’avons pas vu depuis 1 an et demi ». Claire précise gentiment : « avant cela, il ne faudra pas oublier d’attendre 15 jours pour l’immunité ! ». Comme Michel et Geneviève, Jean-Pierre profite de la visite des deux professionnels pour s’enquérir d’une éventuelle troisième injection. Mais ni Adolphe Montefiore ni Claire ne pourront répondre : « les autorités sanitaires n’ont pas encore tranché, si cela se fait, nous vous tiendrons informés ».
De retour au centre de vaccination, Adolphe Montefiore remplira consciencieusement les dossiers des vaccinés à domicile, leur adressera un « certificat » attestant qu’ils ont bien eu les deux injections…pour qu’ils puissent obtenir un « passe sanitaire » si jamais la création de ce passe était retenue par les autorités.